Communiqué de presse 18è Colloque Professionnel Ipse

Communiqué de presse IPSE –  Vendredi 19 mai 2017

18è Colloque Professionnel Ipse

« Le devenir de la Mutualité, du mouvement mutualiste et des Mutuelles »

 

Accueilli par Alain Montarant, Président du groupe Macif, le 18è Colloque Professionnel Ipse s’est déroulé le 17 mai à Paris, autour du thème « Le devenir de la Mutualité, du mouvement mutualiste et des mutuelles ». Animé par Jacques des Courtils, journaliste au Fil Social et Alexandre André, directeur général de la Fabrique d’Assurance, la manifestation a rassemblé administrateurs, dirigeants mutualistes et paritaires, ainsi que des universitaires et experts afin d’offrir de nouvelles perspectives à la première famille de la complémentaire santé.

Bernard Petit-jean, Président de l’Ipse et Dominique Boucher, délégué général, ont tenu à inscrire ce colloque dans la continuité du précédent consacré au devenir du paritarisme et dans l’action européenne de l’Ipse pour une protection sociale solidaire.

Divisé en deux sessions de travail, le Colloque s’est d’abord ouvert avec l’intervention d’Albert Lautman, Directeur général de la FNMF, en ce qui conforte l’action et l’identité mutualiste.
Faisant état des récents chocs normatifs pour les entreprises de complémentaire santé (Solvabilité II, ANI, Fiscalisation…), Albert Lautman a souligné « la forte capacité de résilience » des mutuelles. Assureurs « loin de s’être tout à fait banalisés », les mutuelles sont pourtant la cible de caricatures et d’attaques émanant des décideurs politiques. Au cours des dernières élections présidentielles,  les mutuelles ont notamment été tenues pour responsables par des candidats de tous bords de la hausse du reste à charge pour certains ménages. Répondant à ces attaques, le directeur général de la FNMF plaide pour une meilleure association et une meilleure compréhension entre les différents acteurs du système de soins. Loin de prôner le statu quo, Albert Lautman en appelle notamment au nouveau gouvernement. Dans cette optique, il souligne l’opportunité de laisser une plus grande autonomie aux différents acteurs du système de santé afin d’établir une régulation qui gagne autant en lisibilité qu’en efficacité.

Au cours de la première session, les débats se sont concentrés sur la capacité des entreprises mutualistes à préserver leur capacité d’innovation sociale et de proximité auprès de leurs adhérents dans ce contexte. Les interventions de Christian Germain, Directeur général de CCMO Mutuelle et d’Olivier Benhamou, Président de Via Santé Mutuelle, membre du groupe de protection sociale AG2R la Mondiale, ont su démontrer, en deux approches différentes, leur pleine capacité d’adaptation pour deux entités mutualistes en développement. Si des changements notables ont pu s’observer en termes de gouvernance et par un développement marqué sur les contrats collectifs, l’ADN mutualiste de ces deux entités n’en a pas pour autant été bouleversé. En conclusion de cette session, Alain Coheur, directeur des affaires européens de la Mutualité belge Solidaris a invité élus et dirigeants mutualistes à « avoir une vision globale des enjeux contemporains ». Cette figure internationale du mouvement mutualiste a notamment défendu la poursuite de partenariats à l’échelle européenne afin de mieux appréhender la croissance exponentielle des maladies chronique liées à la dégradation de l’environnement.

C’est ensuite que Michel Dreyfus, historien de référence du mouvement mutualiste, a su, en rappelant les chemins empruntés par la Mutualité puis la Sécurité sociale, démontrer la complémentarité entre un mouvement social et une institution sous tutelle étatique.

Intitulée « Quelles voies pour une protection sociale juste, efficiente et citoyenne ?», la deuxième session du Colloque s’est intéressée aux moyens dont les mutuelles disposent afin de devenir des acteurs majeurs de régulation de l’assurance maladie. Dans la lignée du propos de Michel Dreyfus spécifiant les rôles et compétences respectifs de l’Assurance maladie et des complémentaires santé, Albert Lautman a souligné les capacités d’innovation au-delà du métier d’opérateur d’assurance consubstantielles des libertés de l’économie sociale.

A cet effet, Stéphane Junique, Président d’Harmonie Mutuelle, a présenté les enjeux de la stratégie numérique du groupe. Il a notamment défendu « un digital utile et de lien social ». Réfutant l’effet de mode, Stéphane Junique a souligné que « pour être une mutuelle utile, il faut être une mutuelle de son temps ». Outil de performance, le numérique est aussi pleinement associé à la vie démocratique de la mutuelle, car selon lui « l’engagement mutualiste n’est ni vieillot ni dépassé ». Pour garantir un lien privilégié avec les assurés, Stéphanie Soares, membre du Bureau de Macif Mutualité, a pour sa part plaidé pour une révision de la loi Le Roux, afin de permettre davantage de conventionnements directs entre mutuelles et professionnels de santé. Donner du sens privilégie la qualité des soins devant les objectifs quantitatifs.

Les conclusions de cette matinée d’études sont revenues à Jérôme Saddier, directeur général de la Mutuelle Nationale Territoriale et président de l’Avise. Après avoir effectué la synthèse des travaux, il a invité la Mutualité à n’être « ni naïve ni passive » dans le nouveau contexte politique. Celle-ci doit rester une force de proposition sans « tout attendre du nouveau gouvernement ». Il a également invité les mutualistes à devenir des « entrepreneurs de protection sociale et de bien-être ».

Ce Colloque Professionnel a été fortement apprécié tant pour la fluidité de son animation que pour la qualité des différentes interventions. Les actes de ce Colloque seront prochainement publiés et diffusés à l’ensemble du réseau Ipse, dans le cadre de notre publication Foliocollection.

 

 

 

Contact presse :

Camille Boucher

Chargé de missions

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