En mémoire de Jean Picot, ancien président de l’Ipse

Jean Picot et son épouse Marthe Picot

Ancien président de l’Ipse, Jean Picot s’est éteint le 13 juin dans sa quatre-vingt-huitième année. Polytechnicien de formation, Jean Picot a effectué l’ensemble de sa carrière dans la protection sociale. Actuaire apprécié pour son expertise, il devient directeur général de l’Arrco en 1987. Il exercera cette fonction jusqu’à son départ à la retraite en 1997. Dominique Boucher, ancien délégué général de l’Ipse, évoque le souvenir d’un grand humaniste, expert aussi humble que reconnu des questions de protection sociale.

 

« J’ai connu Jean Picot lorsqu’il était encore Directeur général de l’Arrco. Au cours d’un déjeuner près du siège de son institution, il me fit part de sa curiosité pour l’Ipse. A cette époque, la distinction était assez nette entre les deux régimes de retraite complémentaire de salariés. Depuis la fondation de l’Ipse en 1989, l’Agirc était particulièrement représenté dans les instances de l’Institut. L’intérêt de Jean pour les activités de l’Ipse devenant avec les années toujours plus important, c’est tout naturellement que sa candidature fut proposée pour la présidence suite au départ de Bernard Boizeau, lequel avait présidé l’Ipse durant sept ans. Vers la fin de l’année 1997, Jean Picot, jeune retraité, fut ainsi élu président par le conseil d’administration de l’Ipse.

 

La présidence de Jean Picot correspond à un moment décisif dans l’histoire de l’association. Sous son impulsion, de concert avec mon action et les orientations adoptées par le Conseil d’administration, l’Ipse a consolidé et renforcé son caractère européen. Pour ma part, je me souviens d’un président très impliqué dans la vie de l’Ipse. Jean Picot était apprécié pour la qualité de ses analyses et de ses synthèses toujours fort appréciées – notamment par la presse – au cours de nombreuses Rencontres européennes de l’Ipse. Plus qu’un grand technicien de la protection sociale, cet actuaire de formation était doté d’une vision aiguisée des enjeux européens.

 

Nos confrontations étaient enrichies de la franche cordialité qui guidait nos rapports. Son départ de la présidence n’a pas entamé son intérêt et sa fidélité envers l’Ipse. Durant de nombreuses années, Jean Picot a ponctué nombre des manifestations en poursuivant son travail de synthèse dans nos différents débats. Très attendues, ces interventions démontraient un esprit très alerte et d’une grande vivacité.

 

Le trait de caractère qui résumait le mieux Jean était certainement sa grande modestie. Au cours d’une discussion, Jean me révéla avoir participé durant son adolescence à des actions ayant permis de prévenir des résistants d’arrestations imminentes. Sa mère, secrétaire de mairie d’une petite commune de l’Yonne, l’envoyait prévenir les partisans de sa commune et des environs des menées de la Milice et de la Gestapo. Enfourchant son vélo, le jeune adolescent parcourait ainsi la campagne sans pleinement réaliser son apport modeste mais décisif aux actions de la Résistance !

 

D’une façon générale, Jean Picot n’était pas homme à courir après les honneurs et les distinctions. Sa simplicité, jamais feinte, était un précieux sésame pour ceux qui l’ont connu et ceux qui comme moi, ont eu l’honneur et le plaisir de travailler avec lui. »