2018 : s’orienter vers une société inclusive, plus de justice et d’égalité pour challenger les deux grands futurs, déjà actuels!

 

 

Notre ère quaternaire, bousculée par le réchauffement climatique et la quatrième révolution industrielle  s’achèvera-t-elle , tel le retour aux temps Cambrien-Ordovicien, si ressemblant, qui connurent une des extinctions importantes d’espèces vivantes ?

Les deux révolutions climatiques et technologiques de ces 20 ou 30 prochaines années, , ces deux futurs indissociables, sauront elles être captées pour juguler ce qui serait néfaste en privilégiant la  toujours actuelle maxime spinoziste tendant à chercher en toutes choses ce qu’il y a de bon ?

 

Ces deux questions ne s’opposent pas mais déjà les poser ensemble est un progrès en ne séparant plus les deux méta-changements immensément conséquents sur tout ce qui fait vie. Rares sont toutefois  encore les approches les associant. Même si, depuis peu, sont considérés les consommations incroyablement énergivores des big data et du gang des Gafas. Pourtant faire face au changement climatique et tenter d’encadrer la digitalisation de l’économie, ont des impacts conjugués sur toute l’économie, le taux et les formes d’emploi, la santé surtout  dans une vision holiste et non réductrice de l’homme.

 

Un universitaire très lié à la mouvance sociale, Philippe Pochet, membre de notre conseil d’orientation, vient d’apporter une contribution remarquable sur ces sujets. Le directeur de l’Institut syndical européen et professeur à l’Université catholique de Louvain, présente l’hypothèse selon laquelle les deux grandes visions du futur ont chacune au moins deux versions. La première, celle d’une évolution radicale, largement maîtrisable dans l’actuel cadre institutionnel. « Il ne s’agit pas de changer de logiciel mais de l’adapter ».  Ainsi pour la protection sociale il s’agit alors de l’adapter aux nouveaux parcours professionnels. La seconde  est un changement de paradigme où il n’est plus question d’adaptation mais de réviser complétement les fondamentaux de la société humaine. Dans le cadre d’une économie de décroissance, de nouveaux modes de redistribution, il faut revoir fondamentalement la protection sociale en la dotant d’un revenu universel.

 

A cela s’ajoutent deux appréhensions des moteurs de ces bouleversements. Le digital met effectivement l’accent sur la compétition et l’innovation. La priorité est accordée à des plates-formes créatrices de valeurs ajoutés caractéristiques de ce qui nourrit le capitalisme. A contrario, l’agenda écologique privilégie l’économie sociale, la coopération, la nécessité de fonder des solutions communes. Le sujet est plus complexe puisqu’il s’agit de revoir radicalement nos modes de vie , aussi convaincre les populations dans leur fortes diversités.

 

En grande cohérence avec la stratégie originelle et toujours actuelle de l’Ipse, pour le court et moyen terme, Philippe Pochet suggère de rassembler les acteurs sociaux, les partenaires sociaux de travailleurs et d’entrepreneurs, les ONGs, les organisations de consommateurs auxquelles j’ajouterais les associations de patients.

La question des inégalités ( éditorial Folio 76) demeure centrale, tant numérique et crise écologique les développent en ces temps .

 

Pour le long terme, sans sous-estimer les oppositions des forces qui tirent profit des affres de la situation que nous connaissons,  il est impératif de redéfinir un nouvel horizon : celui d’une société inclusive, où l’économie n’est pas une fin en soi, « où le travail et l’emploi visent le développement et l’épanouissement humain, où les inégalités sont réduites et où les risques sociaux et environnementaux sont pris en charge collectivement ».

 

Tout ceci se conclura, pour ma part, en l’expression de mes vœux de bonne année 2018 que je vous adresse chaleureusement tant pour votre santé et épanouissement personnels que pour votre contribution à l’intérêt général et solidaire !

 

 

Dominique Boucher

Délégué général