Congrès de la CES à Vienne

les syndicats européens mobilisés pour un nouveau contrat social

 

La Confédération européenne des syndicats (CES) a tenu son 14ème congrès à Vienne du 20 au 24 mai derniers. A cette occasion, l’organisation regroupant 90 centrales syndicales et 10 fédérations de salariés européens a renouvelé une partie de son bureau exécutif. Luca Visenti, secrétaire général de la CES depuis 2015 a été reconduit dans ses fonctions. Ce 14ème Congrès de la CES a également vu l’élection de son nouveau président, en la personne de Laurent Berger, actuel secrétaire général de la CFDT. S’exprimant en clôture du congrès, Laurent Berger, estimant que « le syndicalisme européen est à la croisée des chemins » a lancé un appel à la mobilisation en faveur d’une Europe « plus démocratique, plus sociale et plus écologique ».

 

Une Europe plus juste pour les travailleurs

Rassemblés autour du mot d’ordre « une Europe plus juste pour les travailleurs », plus de 600 délégués syndicaux nationaux des 90 organisations syndicales nationales affiliées en provenance de 38 pays et de 10 fédérations syndicales européennes sectorielles ont participé au 14ème Congrès de la CES. Plusieurs invités de renom sont également intervenus au cours de ce Congrès, accueilli par la Confédération des syndicats autrichiens (OGB) tels Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne ou encore Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’Économie.

 

« Un nouveau contrat social pour l’Europe »

Jeudi 23 mai, les délégués ont procédé à l’élection du nouvel exécutif. Luca Visenti, secrétaire général de l’organisation depuis 2015, a été reconduit à son poste par les délégués avec 76% des voix. Laurent Berger, seul candidat au poste de président, a pour sa part été élu avec 95,9% des voix. Exercer la présidence de la CES n’implique pourtant pas de pouvoir décisionnel pour son titulaire. Il revient surtout à porter la parole de l’exécutif de la CES auprès des différentes institutions de l’UE. Au demeurant, le principe d’une présidence tournante demeure conservé avec l’élection de Laurent Berger. L’actuel secrétaire général de la CFDT conservera la présidence l’espace de deux ans avant de céder sa place à l’un des quatre vice-présidents élus lors de ce congrès.

Le président nouvellement élu a toutefois concédé au quotidien Les Echos qu’il souhaite exercer son mandat de façon active en « partant du vécu des travailleurs pour s’adresser à eux » et s’engage à travailler « sur les mutations du travail et la transition écologique ».  Dans un discours prononcé devant les délégués, Laurent Berger a souhaité que la CES s’engage autant pour une protection plus effective des salariés que dans une lutte déterminée contre le nationalisme, l’autoritarisme et la xénophobie en Europe. Prononcé à la veille des élections européennes, son discours se voulait une réponse offensive à la progression des mouvements d’extrême-droite dans l’Union européenne.

A l’instar du plaidoyer de Laurent Berger, les congressistes ont dans leur manifeste défendu un « nouveau contrat social pour l’Europe » qui figure également au cœur de leur programme d’action pour les quatre années à venir.

 

La Confédération européenne des syndicats : éléments de présentation

 

Fondée en 1973, la Confédération européenne des syndicats ou CES (en anglais European Trade Union Confederation ou ETUC) regroupe la plupart des organisations syndicales européennes. Elle représente les intérêts des travailleurs auprès des institutions de l’Union européenne.

La CES regroupe 89 organisations membres issues de 39 pays européens ainsi que 10 fédérations syndicales, représentant plus de 45 millions de membres. Elle est reconnue par l’Union européenne, par le Conseil de l’Europe et l’Association européenne de libre-échange comme seule organisation syndicale interprofessionnelle européenne représentative.

 

Programme d’action 2019-2023

 

Manifeste de Vienne 2019-2013