A plusieurs reprises, nous avons présenté la nouvelle procédure communautaire nommée « le semestre européen ». Celle-ci vise l’équilibre budgétaire et la diminution des dettes des Etats membres. Rappelons que chaque Etat doit présenter ses prévisions budgétaires qui doivent être discutées et à terme validées par le Conseil Ecofin et ceci sous la surveillance de la Commission. Nous avons salué la recherche de la vertu liée à la rigueur de l’assainissement des comptes publics. Nous avons déjà regretté l’absence de dialogue avec les acteurs sociaux et la priorité accordée à la réduction des dépenses sociales alors que tant d’autres chapitres sont à examiner. Ainsi la Grèce, en proportion de son PIB, est le 3ème Etat à l’échelle planétaire pour les dépenses militaires dont les commandes profitent d’ailleurs particulièrement à l’Allemagne.
Aujourd’hui, c’est le très conséquent Réseau européen de lutte contre la pauvreté (EAPN) qui émet de vives critiques sur les programmes nationaux adoptés par la Commission le 7 juin. Ces recommandations visent essentiellement « des coupes claires dans les services publics, la réduction des salaires à repousser l’âge de départ à la retraite, la réduction des dépenses de santé ».
EAPN « s’attendait » à d’autres mesures « mettant l’accent sur l’objectif chiffré de réduction de la pauvreté d’au moins 20 millions de personnes d’ici à 2020 », comme annoncé lors de l’année 2010 de lutte contre le développement de la misère dans l’Union européenne.
Pour sa part la Commission reconnait que « les Etats membres doivent faire plus d’efforts pour atteindre l’objectif chiffré en matière de réduction de la pauvreté ». Aucune mesure concrète pour autant n’est proposée pour satisfaire aux objectifs pourtant arrêtés au Conseil européen de juin 2010.