Elections européennes : les programmes des Verts et du centre-droit

 

 L’issue des élections européennes du 26 mai prochain s’annonce comme étant des plus incertaines. Observera-t-on une forte percée des droites populistes au Parlement européen ? Quelle sera l’importance de l’abstention ? Quel nouvel exécutif européen pour succéder à la Commission Junker ? Parmi les différents groupes aujourd’hui représentés aujourd’hui Parlement européen, les Verts/Alliance Libre Européenne (gauche/centre-gauche) et l’ALDE (Alliance Libre des Démocrates Européens, centre-droit) apparaissent généralement comme les formations les plus favorables au projet européen. Petit tour d’horizon des mesures phares de deux groupes pressentis pour sortir renforcés du futur scrutin.

 

Les Verts européens pour une meilleure justice environnementale et fiscale

 Cinquième groupe par ordre d’importance au Parlement européen, les Verts/Alliance Libre européenne comporte aujourd’hui 52 députés issus de formations écologistes et/ou régionalistes. Pour les élections européennes à venir, le groupe met aujourd’hui l’accent sur une lutte beaucoup plus affirmée contre l’évasion fiscale en Europe et une accélération de la transition énergétique.

 

Les écologistes souhaitent notamment promouvoir un « green new deal européen », financé par la Banque Centrale européenne à hauteur de 100 milliards d’euros par an. Pour le français Yannick Jadot, tête de liste Europe Ecologie les Verts, un tel investissement permettrait en moins de 20 ans de produire une électricité 100 % renouvelable, sans le nucléaire, d’assurer l’isolation thermique des logements et davantage de fret.

 

Formation très attachée au projet européen, les Verts défendent un rôle beaucoup plus conséquent du Parlement européen dans la vie institutionnelle de l’UE. Ils souhaitent également limiter drastiquement le rôle et l’influence des lobbies au niveau des institutions européennes.

 

La lutte contre l’évasion fiscale est au cœur de la campagne des écologistes européens. En plus de défendre une plus grande harmonisation des systèmes d’imposition dans l’UE, les Verts revendiquent des actions plus ciblées contre les multinationales et les géants du numérique qui se livrent à l’optimisation fiscale.

 

L’allemande Ska Keller, 37 ans, est la candidate des Verts européens à la présidence de la Commission européenne. Eurodéputée depuis 2009, elle s’est notamment signalée lors de la crise migratoire de 2015 par une défense énergique du droit des réfugiés. Ska Keller défend l’idée que l’Europe assume le leadership mondial en termes de lutte contre le réchauffement climatique et de lutte contre les inégalités sociales.

 

 L’ALDE : un projet fédéraliste et libéral

Quatrième formation au sein du Parlement européen, l’Alliance Libre des démocrates comprend aujourd’hui 69 députés. De sensibilité libérale, l’ALDE est une formation ouvertement fédéraliste. Elle est aujourd’hui présidée par Guy Verhofstadt, eurodéputé et ancien premier ministre belge. Elle comprend aujourd’hui 5 commissaires européens dans la Commission Junker.

 

L’ALDE a placé au cœur de son programme le respect des « valeurs européennes et de l’Etat de droit. » A ce titre, elle préconise l’arrêt du versements de fonds européens aux Etats membres de l’UE qui violeraient ouvertement ces principes.

 

L’ALDE souhaite également défendre l’économie numérique comme vecteur de croissance et d’emplois. La formation fédéraliste défend notamment la mise en place d’un « cadre légal ambitieux pour les nouvelles technologies ».

 

Enfin, l’ALDE propose de renforcer de façon significative les droits du Parlement européen. Elle souhaite que le Parlement puisse émettre des propositions législatives à l’instar de la Commission européenne. Elle défend en outre un siège unique pour le Parlement, en abandonnant définitivement Strasbourg au profit de Bruxelles.

 

Depuis son alliance avec La République en Marche (France), le poids de l’ALDE pourrait encore gagner en importance au sein du Parlement européen. A la différence des autres formations politiques, l’ALDE ne présente pas de candidat pour la Commission Européenne. La danoise Marguerite Vesterger, actuelle commissaire européenne à la Concurrence était pourtant largement pressentie par de observateurs qualifiés. En lieu et place, l’ALDE mis une « task force » de neuf personnalités chargés de défendre le programme de la formation dans les médias. L’opposition de la formation macroniste à candidature de la danoise au profit du français Michel Barnier – pourtant soutenu par le PPE – expliquerait l’absence de candidat déclaré de l’ALDE pour la présidence de la Commission européenne.