Facebook et la désinformation : amour ou haine ?

 Avez-vous lu que le Pape avait apporté son soutien à la candidature de Donald Trump ? Cela vous surprend-il ? Probablement, car il s’agit d’une « Fake news »[1] relayée par des médias peu scrupuleux. La désinformation a toujours existé mais désormais, elle explose à travers les réseaux sociaux car la possibilité de diffuser des informations est démultipliée et aucun  contrôle n’est effectué sur la véracité des contenus proposés.

 

Des analyses existent sur ce phénomène. Les travaux du laboratoire de l’IMT School for Advanced Studies de Lucques, en Toscane, portant sur l’étude de 73 pages Facebook, révèlent que les sources conspirationnistes ont trois fois plus de succès que les sources scientifiques. Ce qui en dit long sur la crédulité des internautes… Trois raisons à cela : une mauvaise compréhension des informations de la part de certains utilisateurs, la tendance à croire sans preuve ce qui est conforme à nos opinions et enfin l’absence d’autorités de contrôle sur les publications.

 

Pourtant, la désinformation, les informations mensongères ou la réinterprétation de faits constituent le terreau de la propagande et de la manipulation de masse. L’impact de la désinformation peut être de grande ampleur quand il s’agit par exemple d’une élection où les faux sondages peuvent influencer les résultats réels du scrutin. Et la désinformation existe aussi en matière de prévoyance.

 

Pourtant, des solutions existent. Au niveau de l’individu, il est toujours possible de se renseigner sur le site qui émet l’information à travers la rubrique « Qui sommes-nous ? » ou de bien vérifier l’adresse URL de la page. En effet, certains émetteurs frauduleux utilisent des adresses ou une esthétique qui ressemble à s’y méprendre avec celles de sites officiels. Par exemple, certains sites d’information d’extrême-droite utilisent des noms neutres tels que « Rhône-Alpes info ». Ainsi, pour aller plus loin, des outils existent, tel que « Décodex » mis en place par le site Internet du journal le Monde.

 

Le réseau social Facebook, souvent accusé d’être à l’origine de cette désinformation de masse, a pris le problème à bras le corps. Accompagné par des universités et des associations caritatives, il a mis en place le programme « new integrity initiative ». Il s’agit de développer un fonds de recherche pour mieux connaître le phénomène, ces investigations sont nécessaires à la mise en place de solutions pour lutter contre la désinformation. Cette initiative est louable mais on peut se demander si Facebook est l’acteur le mieux placé pour agir et quelle est sa légitimité à contrôler l’information. La délicate question de la limite entre contrôle de l’information et censure complexifie encore le débat.

[1] Fausse nouvelle