Fuocoammare : la vie aux portes de l’horreur

 

« Lampedusa », un nom qui nous fait immanquablement penser aux centaines de migrants qui affluent sur les côtes. Tant et si bien qu’on en oublierait presque que des gens y vivent. Gianfranco Rosi, lui, ne les oublie pas. Et c’est à travers les yeux de ses habitants, notamment ceux d’un petit garçon, nommé Samuele, que le réalisateur nous fait partager le quotidien de l’Ile.

 

« Fuocoammare, par-delà Lampedusa », n’est pas seulement un film sur les migrants, c’est aussi un film qui montre la vie sur une île, la vie d’un jeune garçon et la vie aux portes du drame : comment vit-on quand on sait qu’une tragédie se joue à quelques centaines de mètres ?

 

Ce film, récompensé par l’Ours d’Or au dernier festival de Berlin n’a pas pour but d’informer. Chacun sait ce qui se passe sur cette île. Non, le but de ce film est de provoquer une véritable prise de conscience. Pour autant, pas de leçon de morale. C’est le silence qui, dans ce film, laisse place à l’imagination et à l’émotion.

 

Ce film connait un grand succès. Le chef du gouvernement italien en a fait faire des copies pour ses 7 homologues européens, et le Pape lui-même a demandé à le visionner et à en rencontre le réalisateur! Malgré quelques images saisissantes de corps inertes, le film reste sobre et avant tout humain.