La Grèce à la tête de l’Union européenne

Pour la cinquième fois depuis son adhésion à la Communauté européenne en 1981, la Grèce a pris la présidence du Conseil de l’Union européenne au 1er janvier 2014, succédant ainsi à la Lituanie et clôturant le trio de présidences qu’avait inauguré l’Irlande. Pendant six mois, le pays, toujours durement touché par les politiques d’austérité, entend placer sa présidence sous le signe des et de l’économie(s), dans un contexte européen de transition crucial mais fragile.

 

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Alors que la Grèce souffre toujours de contraintes budgétaires en espérant sortir la tête de l’eau après six années de crise, la présidence grecque se veut résolument économe avec un budget serré :  50 millions d’euros, pour 14 réunions ministérielles et 120 réunions secondaires. C’est bien moins que les 60 à 80 millions d’euros dépensés par les présidences précédentes ou même les 170 millions employés par la France pour sa présidence en 2008.

 
La Grèce disposera d’un temps limité pour mener à bien sa présidence, dans la mesure où les élections européennes à la fin du mois de mai viendront lever ponctuellement les processus de décision. L’enjeu pour la République Hellénique est toutefois de redevenir un pays « comme les autres », selon l’expression de son Premier ministre Antonis Samaras.

La Grèce vise ainsi trois objectifs durant sa présidence :

 

  1.  Le renforcement de l’engagement civique et de la société dans l’UE, grâce à des politiques et des initiatives en réponse aux problèmes quotidiens des citoyens, leurs préoccupations et insécurités.
  2.  L’approfondissement de l’Union, en particulier l’Union Économique et  Monétaire, par la promotion de politiques et de mesures visant à redresser les défauts initiales dans l’architecture de la zone euro, dévoilées par la crise récente.
  3.  Le renforcement de la légitimité démocratique et la responsabilité dans l’UE, mais aussi de la collectivité et la solidarité parmi les États membres, ainsi que l’élaboration progressive de la démocratie Européenne et le renforcement des droits civils.

Le cadre des priorités de la Présidence grecque comporte les antiennes que sont la promotion des politiques et des actions pour parvenir sans illusion à la croissance, la lutte contre le chômage, la promotion de la cohésion économique et sociale et les réformes structurelles. L’approfondissement de l’intégration et de l’achèvement de l’UEM, avec notamment l’approfondissement de la dimension sociale à travers le Semestre européen, est également un des points forts. La Grèce entend aussi relever les défis externes, y compris l’élargissement de l’Union.

 

L’union bancaire, la coordination des politiques avec une dimension sociale et le financement de petites et moyennes entreprises (PME) sont des sujets très importants que la Grèce va promouvoir pendant la présidence de l’UE », a ainsi déclaré récemment le ministre grec des Finances Yannis Stournaras.

 

Avec ses partenaires grecs et en coopération le Comité économique et social européen, l’Ipse devrait organiser une délégation à Athènes au printemps de cette présidence.