Le changement de statut de l’économie chinoise, opportunité commerciale ou menace?

15 Ans après son adhésion à l’OMC, la Chine devrait pouvoir se débarrasser du statut d’économie non marchande pour acquérir le prestigieux statut d’économie de marché. Elle pourrait ainsi redorer son blason et subir des amendes moins lourdes en cas de dumping.

 

Il va sans dire que si ce statut lui est accordé, l’économie européenne sera menacée. En effet, selon une étude du think-tank américain Economic Policy Institute (EPI), avec ce changement de statut, l’import de produits chinois en Europe pourrait croître jusqu’à 50% mais plus on importera de Chine, moins on fabriquera en Europe ! Et cela entraînera de nouvelles fermetures d’usines et une augmentation du chômage. On parle de 3 millions d’emplois européens directement mis en péril.

 

Sans compter, qu’en 15 ans, les critères de réforme réclamés par l’OMC n’ont pas été respectés et la Chine est aujourd’hui visée par 16 des 28 enquêtes ouvertes par l’UE pour des pratiques commerciales «déloyales». Si la Chine obtient le statut d’économie de marché, l’Union européenne n’aura plus les moyens  de réduire les importations chinoises comme le permet son statut actuel ni de la sanctionner comme cela est possible pour le moment.

 

C’est pourquoi les parlementaires de tous bords s’opposent à ce changement. Une résolution non législative a donc été adoptée jeudi 12 Mai pour que les exportations de la Chine vers l’UE soient traités de manière « non standard » jusqu’à ce qu’elles satisfassent les cinq critères de l’UE pour le statut d’économie de marché.

 

Les députés européens reconnaissent toutefois « l’importance du partenariat de l’UE avec la Chine ». Ce pays est le second partenaire commercial de l’Union et les flux commerciaux s’élèvent quotidiennement à plus d’un milliard d’euros, le marché chinois « est la principale source de profit pour de nombreuses entreprises et marques européennes », disent-ils.

 

Quant à la Commission européenne et au Conseil, ils sont pris entre deux feux  car ils craignent des représailles de la part de la Chine si ils s’opposent à ce changement de statut. On se rappelle de la fermeture du marché chinois qui avait suivi  la réaction de la Commission européenne sur l’affaire des  panneaux photovoltaïques. Un risque à prendre ?