Le Conseil de l’UE sous présidence italienne

Le 1er juillet 2014, l’Italie a succédé à la Grèce à la tête du Conseil de l’Union européenne, ouvrant ainsi un nouveau Trio de Présidences qui sera formé par ailleurs de la Lettonie et du Luxembourg. Pendant six mois, la présidence italienne interviendra en pleine transition de cycle législatif (renouvellement du Parlement et de la Commission) et entend donc veiller, avec les deux prochaines présidences, à faciliter ce processus, tout en relançant la croissance et l’emploi en Europe.

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 Au lendemain des élections du Parlement européen et au vu de leur résultat, il est primordial pour ce nouveau Trio de Présidences d’insuffler un renouveau à l’Europe en apportant des réponses adéquates et efficientes aux attentes des citoyens. Les défis politiques, économiques et sociaux actuels exigent une « Europe unie, active et efficace, qui soit en mesure de prendre des décisions rapides et ponctuelles » (programme du Trio de Présidences).  

 

Lors de la Présidence italienne, et lettone et luxembourgeoise par la suite, Sandro Gozi – sous-secrétaire italien aux affaires européennes – a affirmé que la priorité allait être donnée à « une politique de croissance commune européenne et [à] la lutte contre le chômage, notamment des jeunes » (Agence Europe n° 11118). Pour ce faire, la Présidence compte s’appuyer sur deux axes d’économie « réelle » que sont la politique industrielle de l’UE et l’agenda numérique.

 

Concernant plus précisément la lutte contre le chômage, Rome mise principalement sur le renforcement et la pérennisation des instruments existants et éventuellement la création d’autres mesures telle que l’établissement d’un système d’assurance chômage complémentaire européen dans l’Union économique et monétaire (UEM), pour enfin avoir un véritable marché de l’emploi européen. Par ailleurs, l’Italie désire apporter son soutien à la Commission concernant sa proposition de mise en place d’une plateforme de lutte contre le travail non déclaré.  

 

En outre, la Présidence italienne souhaite également mettre en avant les droits fondamentaux au cours de son semestre. Elle accordera une attention toute particulière aux questions d’asile, de migration, de trafic d’êtres humain et de gestion des frontières extérieures de l’UE et ce sous une approche européenne unifiée. Il est important, selon Rome, de supprimer la dichotomie qui existe à ce sujet entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud et d’appliquer enfin les dispositions de l’article 80 du Traité sur le fonctionnement de l’UE (TFUE), sur la solidarité et le partage des responsabilités dans le domaine de la gestion des migrations.

 

Enfin, la Présidence italienne désire ouvrir un débat sur le système de fonctionnement de l’UE, qui sur le fond d’un contexte actualisé notamment au regard du Traité de Lisbonne, peut être amélioré, selon Sandro Gozi. Cette Présidence, qui pour celui-ci doit être interprétée « non pas comme quelques mois de transitions mais comme les premiers six mois de 5 ans de nouvelle législature, qui doit être une législature de changement de l’Europe », est le moment opportun pour repenser le futur institutionnel et politique de l’UE.     

 

Site internet de la présidence italienne : http://italia2014.eu/fr/