Le système de santé britannique en danger ?

Le Brexit pourrait avoir des conséquences tout à fait néfastes sur le système de santé britannique. L’impact se ferait sentir à la fois sur le personnel de santé, l’efficacité de la recherche, les fonds alloués au système de santé et les normes sanitaires.

 

Hécatombe chez les médecins

 

L’appartenance du Royaume-Uni à l’Union Européenne permettait au NHS d’employer 26% de médecins et d’infirmières d’origine étrangère ; ce qui représente un quart du personnel médical ! Qu’adviendra-t-il de tous ces professionnels qualifiés?  Le système de santé britannique ne pourrait pas fonctionner sans eux.

 

Restriction de l’accès au système de soins étrangers

 

Certains États-membres ont des systèmes de santé très développés dont les britanniques pouvaient bénéficier. C’est le cas par exemple des citoyens britanniques vivant en France. Si le Royaume-Uni sort de l’Union Européenne, des accords devront être renégociés avec les autres pays-membres dont la France mais rien ne garantit que les citoyens britanniques puissent encore bénéficier des systèmes de santé des pays membres de l’Union dans les mêmes conditions.

 

L’union fait la force dans la lutte contre les maladies

 

L’union Européenne met à disposition de la communauté de recherche des infrastructures et des technologies de pointe. Avec le Brexit, la communauté scientifique britannique n’aurait plus ou plus difficilement accès à ces dispositifs.

 

Prenons par exemple le cas des maladies génétiques rares : il existe si peu de cas dans chaque pays qu’il n’est pas forcément pertinent de créer des infrastructures au niveau national. L’Union Européenne a donc  établi un réseau d’excellence afin de garantir le meilleur traitement aux individus concernés.

 

Ainsi, au niveau de la recherche et des traitements, une réponse  communautaire est souvent plus adaptée qu’une action nationale. C’est le cas par exemple pour lutter contre les épidémies car une coordination est nécessaire entre les différents  États-membres.

 

En outre, l’Union européenne met en place des programmes de recherche au niveau communautaire, ce qui permet aux scientifiques de travailler sur des traitements révolutionnaires. Les chercheurs britanniques y avaient une position de haut rang et pouvaient travailler en collaboration avec d’autres chercheurs européens renommés tout en bénéficiant des meilleures conditions de recherche.  En conséquence du Brexit, le Royaume-Uni pourrait  perdre sa position de leader dans le domaine de la recherche.

 

Un système de santé au rabais

 

Mais le plus gros risque encouru par le système de santé britannique, c’est de voir son budget s’effondrer à la suite du Brexit pour plusieurs raisons :

 

  • Les programmes de recherche financés par la Commission européenne représentent une source de revenus non négligeable permettant notamment aux universités de mener à bien leurs recherches et d’embaucher du personnel
  • Si le système de santé et de recherche britannique est isolé, il risque d’attirer moins d’investisseurs et donc moins de financements
  • Selon plusieurs sondages dont celui de la CBI (Confédération des industries britanniques), le Brexit causerait des dommages sur l’économie britannique et aurait un impact sur les dépenses publiques, le NHS serait donc directement menacé
  • On se doute qu’en s’éloignant de l’Union Européenne, le Royaume-Uni se coupe également de son plus grand marché, et subira donc une plus grande pression financière

Un pas en arrière pour les normes sanitaires britanniques

 

Grâce à son appartenance à l’Union Européenne, le Royaume-Uni avait dû adopter toute une série de normes qui constituaient des avancées dans le domaine de la santé publique. Par exemple,  la Directive européenne 2014/40/UE sur le tabac permettrait d’éviter des dizaines de milliers de morts (estimations) dans les années à venir. L’Union européenne a également permis des avancées dans les standards de sécurité des jouets pour enfants ou encore dans la sureté des véhicules. Avec le brexit, ces standards ne risquent-ils pas d’être remis en question ?

Reste à savoir si ces éléments pourront peser dans la balance au moment du référendum le 23 juin prochain.