« L’économie du bien-être » au centre de la présidence finlandaise de l’UE

 

 

Depuis le 1er Juillet, la Finlande assume pour six mois la présidence tournante de l’Union européenne. Parmi les grands axes de la présidence finlandaise, figurent notamment l’accélération de la transition énergétique, la lutte contre le réchauffement climatique ou encore le renforcement de la dimension sociale de l’UE. Ministre des affaires sociales dans le gouvernement de centre-gauche finlandais, Aino-Kaisa Pekonen, entend mettre au centre des débats des 27 la conception d’ « économie du mieux-être ». Plaidant pour un « changement de paradigme », Helsinki entend défendre une meilleure prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux dans la prise de décision au niveau des institutions européennes.

 

L’économie du mieux-être : pour une croissance soutenable et inclusive

 

Interrogée fin août par le site d’informations Euractiv, Aino-Kaisa Pekonen, ministre des affaires sociales présentait les priorités de son gouvernement dans le cadre de la présidence finlandaise de l’Union européenne. Soulignant « l’interdépendance entre la croissance économique et aux bien-être des citoyens », Mme Pekonen appelle à une meilleure appréhension de « la soutenabilité sociale » des politiques européennes en matière économique et environnementale. Prônant également une lutte renforcée contre les discriminations liées au genre, la ministre fait valoir qu’une plus forte égalité dans les rémunérations occasionnerait une « croissance de 10% du PIB par habitant de l’UE d’ici à 2050 » d’après un rapport de l’OCDE.

Le développement de l’économie numérique pourrait constituer une occasion de concilier une croissance soutenable et une plus forte inclusion sociale en permettant aux « travailleurs de s’adonner à d’autres tâches qui ne demanderont plus d’efforts physiques » ou aux personnes âgées « d’améliorer leur niveau de vie global en matière de soin et d’accompagnement ».

Reconnaissant que « le programme législatif [européen] pour le secteur social est très léger à l’heure actuelle », Mme Pekonen ne désespère pas que les nouvelles instances de l’UE ne s’engagent vers une meilleure prise en compte des enjeux sociaux. Elle appelle ainsi à une « mise en œuvre efficace du socle européen des droits sociaux », texte ambitieux mais non contraignant adopté à Göteborg en novembre 2017 par les ministres du travail de l’Union européenne.

 

 

 La Commission Von Der Leyen : une opportunité pour un renforcement de la dimension sociale et environnementale du projet européen ?

 

 Lors de son discours prononcé au Parlement européen le 16 juillet, la nouvelle présidente de la Commission européenne, Urusula Von der Leyen s’est montrée favorable à un renforcement de la dimension sociale de l’UE. La nouvelle cheffe de la Commission a notamment plaidé pour « l’instauration d’un Smic européen » ou un système de « réassurance-chômage » à l’échelle de l’UE. Reste à savoir si ces annonces seront suivies d’effet une le programme de travail de la nouvelle Commission courant octobre. En attendant, la Finlande entend profiter de sa présidence pour orienter l’UE vers sa conception ambitieuse  « d’économie du « bien-être».

 

Sur ces sujets, l’Ipse organise sa 46ème Rencontre européenne autour du Socle européen des droits sociaux, accueilli par le Comité économique et social européen à Bruxelles. En présence de nombreux experts (parlementaires, partenaires sociaux, universitaites), cette Rencontre sera l’occasion d’aborder l’actualité de l’Europe sociale.