L’économie sociale pour la future communauté européenne

Le 6 février, au siège commun du Conseil économique social européen et du Conseil des régions, les deux instances consultatives de la communauté européenne, plus de deux cents personnes issues de l’Économie Sociale (ES) ont participé à une conférence avec le soutien de l’intergroupe parlementaire de l’ES et de la Social Economy Europ (SEE).

 

L’objet de cette conférence était de montrer le chemin parcouru ces dernières années en termes de reconnaissance pour les familles de l’ES.

 

L’ouverture de celle-ci par les deux Présidents des instances consultatives, qui est une première Bruxelloise marque en cela la reconnaissance acquise par les familles associatives, mutualistes, coopératives et paritaires.

 

Mais le chemin qui reste à parcourir de l’avis de tous est encore long dans un contexte incertain avec les élections européennes du 26 mai prochain et le départ de plusieurs parlementaires convaincus et influents.

 

L’intergroupe parlementaire de l’ES rassemble près de 100 députés issus de 15 pays et de six organisations politiques, cette diversité marque la pénétration des valeurs et de la Gouvernance de l’autre façon de faire de l’entreprise, notamment dans plusieurs pays d’Europe Centrale, qui pour des raisons culturelles ignoraient il y a peu d’années encore ce modèle d’économie.

 

SEE regroupe toutes les familles de l’économie sociale dans son acception la plus large, souvent sous des vocables différents mais répondant à ses grands principes.

 

En principal la place de l’usager ou de l’adhérent au cœur du projet de l’organisme, une Gouvernance représentative de ses membres et une approche de la lucrativité cantonnée aux contraintes des métiers et du développement des mutuelles, associations, coopératives et organismes paritaires. Les Fondations sont incluses dans le périmètre de l’ES, mais sans être des entreprises.

 

SEE a publié un plan d’actions constitué de 7 priorités :

  • Établir une conception commune d’entreprise de l’ES dans l’UE
  • Augmenter la visibilité des entreprises et organisations de l’ES et de ses valeurs et caractéristiques
  • Mesurer et documenter la réalité de l’ES et sa contribution effective au développement socio-économique de l’UE
  • Construire dans le marché unique un écosystème favorable à la croissance des entreprises et organisations de l4ES, en favorisant leur accès au financement et en développant un cadre légal permettant à ces entreprises d’opérer sans obstacles de de façons transnationale dans le marché de l’UE
  • Mieux intégrer l’économie sociale dans le Fonds et programmes européens tels que le Fonds européen de développement régional ou le Fonds Social Européen Plus (financement du capital humain associé au socle européen des droits sociaux) et les fonds de cohésions
  • Consolider et renforcer le dialogue permanent et structuré entre les institutions

Cette reconnaissance obtenue selon plusieurs intervenants pour l’ES est issue de son poids économique avec 2,8 millions d’entreprises représentant 14 millions de salariés, mais aussi de sa résilience à la crise de 2007-2008 par une capacité à préserver l’emploi par son modèle et son encrage dans le local, le régional ou le national.

 

Les grands principes du développement durable portés par la Communauté Européenne sont pour le Président du CESE également des opportunités fortes de développement pour l’ES pour les mêmes raisons que sa résilience.

 

Parmi les propositions avancées, il est à noter celle du statut des sociétés de personnes présentée par la co-présidente de l’intergroupe de l’ES Marie-Christine Vergiat et soutenue par Albert Lautman Directeur Général de la FNMF.

 

Cette initiative a montré des familles de l’ES rassemblées et porteuses des appels à la coordination des actions, fières également de leur bilan et de leur engagements inclusifs porteurs de cohésion sociale.

 

L’Association des Directeurs d’Organismes Mutualistes (ADOM) avec le soutien de l’Ipse organise une matinée intitulée Les Mutuelles et l’Europe le 25 février 2019 dans les locaux de la FNMF avec un accueil à partir de 9h30, cette initiative sera suivie par un cocktail déjeunatoire. Vous pouvez vous inscrire gratuitement sur le site de l’Ipse.

 

Jean-Claude Genêt