Participation au petit déjeuner culture Branche du 17 Mai 2019

 

Dans le cadre de la Semaine de la Qualité de Vie au Travail organisée du 17 au 21 juin par l’Anact (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail), l’Ipse a répondu présent à l’invitation de Culture Branches sur le thème :  « Qualité de vie au travail et absentéisme : enjeux et rôle pour les branches professionnelles ». C’est Xavier Hauret, chef de projet prévention à AG2R, qui animait ce petit-déjeuner.

 

AG2R a participé à la réalisation du baromètre santé et management du cabinet Ayming sur l’absentéisme et l’engagement. Il compile des statistiques sur l’absentéisme par région, par genres, etc. Cela permet d’effectuer des comparatifs et de mieux comprendre l’absentéisme pour mieux le combattre. En effet, il s’agit d’un sujet multifactoriel qui nécessite une vision systémique. Certaines tendances émergent de ces statistiques comme par exemple, un plus faible absentéisme dans le secteur du BTP alors que la santé et les services sont plus touchés. Les femmes sont plus nombreuses à s’absenter mais cela peut s’expliquer par le fait qu’elles sont davantage représentées dans ces secteurs. Certains paramètres expliquent également cette inégalité de genre : les femmes ont plus fréquemment des postes moins qualifiés ou répétitifs, et portent plus souvent la charge de foyers monoparentaux. On observe également une corrélation entre âge et absentéisme : les arrêts maladies chez les personnes plus âgées tendent à être plus longs et que chez les jeunes qui, en revanche, tendent à s’absenter plus souvent. On remarque que l’ancienneté favorise une plus faible occurrence des arrêts d’où l’importance de l’intégration dans l’entreprise. Un lien est également apparu entre la taille de l’équipe et l’absentéisme.

 

Le baromètre s’est aussi intéressé aux causes des arrêts. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la santé (que ce soit la sienne ou celle de ses proches) ne représente pas la majorité des arrêts. Ceux-ci sont principalement liés au travail dont 38% à la qualité de vie au travail. Ainsi, le manque de reconnaissance et de développement professionnel constitue des facteurs de désengagement. Ce manque de reconnaissance est traduit comme un déséquilibre entre les efforts consentis dans le travail et le retour obtenu. Or si les conditions de travail sont mauvaises, les efforts fournis seront plus importants du point de vue du salarié.

 

Pour faire face à l’absentéisme, certaines pistes ont été évoquées telles que la prévention et le management des risques professionnels, la vigilance vis-à-vis du management et de l’organisation, ou l’hygiène de vie. Pour les plus jeunes, la qualité de vie au travail est très importante ainsi que la conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle. Pour Jean-François Naton, CGT, vice-président du Cese, améliorer l’engagement des travailleurs est indispensable à l’efficacité de l’entreprise. Selon Guillaume Boucheron, responsable Projection sociale et santé au travail de Nexem, il faut bien connaître son absentéisme pour y remédier. La qualité de vie au travail représente un enjeu pour demain d’autant plus que dans son secteur, 51% des salariés ont plus de 45 ans. Ainsi, chez Nexem, une stratégie a été développée avec 5 actions clé en main ciblant, entre autres, les TMS, les risques psychosociaux ou la violence au travail. Il s’agit de travailler sur la mutualisation et de réaliser des outils.

 

Lors de cette manifestation, le rôle des partenaires sociaux a également été abordé. Renaud Giroudet, directeur des affaires sociales, emploi, formation de la FCD, a insisté sur l’importance pour les branches de se saisir du sujet des recommandations alors que le rapport Lecocq semblerait les en éloigner.  L’idée de recentrage, de retour au « vrai travail » est souvent revenue lors des débats. Selon Catherine Pinchaud, secrétaire nationale Santé et QVT de la CFDT, il faut remettre le travail au cœur de la prévention pour réduire l’absentéisme. S’intéresser au travail produit généralement des effets

collatéraux positifs dans d’autres domaines. On remarque que les acteurs sont de plus en plus sensibles à cette thématique et mettent en œuvre des bonnes pratiques. Ronald Schouller, président CGT-FO du Conseil d’Administration de l’INRS, a mis en lumière la problématique de la désinsertion professionnelle. Dans ce cas, un suivi permettrait de remettre au travail 50% des personnes concernées. Xavier Thomas, directeur des relations sociales, emploi, formation de PRISM’EMPLOI, a lui rappeler l’existence de freins périphériques à l’emploi (garde d’enfants, problèmes de voiture, etc) qui favorisent l’absentéisme. Sa structure a donc mis en place des services pour remédier à ces obstacles concrets. Il a également présenté des bonnes pratiques de dispositifs de retour à l’emploi qui ont démontré leur efficacité. 

Enfin, selon Julien Pelletier, responsable veille, prospective et international à l’Anact, le problème de l’absentéisme peut se traiter à travers deux prismes : les caractéristiques de l’absentéisme ou bien la charge de travail. En effet, ces dernières années, l’intensité de la charge de travail a augmenté, la flexibilité s’est accrue, provoquant ainsi stress et anxiété. Il affirme que le rôle des branches est d’outiller les entreprises face aux problèmes d’absentéisme. Il suggère d’expérimenter de nouvelles manières de travailler et de les diffuser par l’intermédiaire des branches.

 

David Giovannuzzi, Directeur des accords de branches chez AG2R La Mondiale a conclu l’évènement. AG2R dispose d’outils de lutte contre l’absentéisme. En tant qu’organisme paritaire, AG2R a le souci d’être aux côtés des organismes qui lui font confiance en proposant des outils de mutualisation. Il rappelle que sa gestion paritaire fait de AG2R un assureur responsable plutôt que comptable.

 

Le sujet de l’absentéisme a réuni un grand nombre de personnes au cours de cet évènement, preuve qu’il s’agit d’un problème récurrent. L’Ipse travaille par ailleurs sur cette problématique au sein des réunions du groupe Santé et Travail.