« L’individu, le collectif au cœur des nouvelles solidarités »
Nos systèmes de sécurité sociale ainsi que les régimes de protection sociale complémentaire se sont construits dans l’émergence de solidarités professionnelles, parfois aussi locales, ou plus tard sous un mode universel. Aujourd’hui, ces modèles historiques, bismarckiens et beveridgiens, se côtoient et se croisent dans la protection sociale de chaque Etat membre. Le socle de ces systèmes repose sur une solidarité collective couvrant pour tout ou partie les risques liés pour l’essentiel à la perte de revenus ou à la santé, destinée à tous ou à une partie des populations.
Les crises récentes et actuelles ont permis, s’il en était nécessaire, d’apprécier la capacité des instruments collectifs que sont la sécurité sociale et les organismes complémentaires de la protection sociale solidaire, à en endiguer les effets sociaux mais aussi économiques.
Toutefois, dans un contexte économique instable et lourd en incertitudes, dans une période de réduction des dépenses publiques en but aux déficits budgétaires, la vague de plan d’austérité vise paradoxalement les régimes sociaux.
De plus, et alors que la maîtrise des dépenses impose à l’individu une plus grande contribution individuelle ou à reste à charge plus conséquent, le vieillissement démographique et l’évolution de nouveaux modes de vie (la dépendance, entre autres) nécessite des réponses à ces nouveaux risques, qui devraient être supportés par la responsabilité collective.
La protection sociale solidaire doit donc mieux faire correspondre les prestations et services aux besoins individuels. Ce constat de l’AISS (Association Internationale de la Sécurité Sociale), les organismes solidaires doivent en tenir compte car la tentation de marchandisation, sous couvert d’une plus grande individualisation avec un bouquet de produits « à la carte », peuvent accroître encore inégalités et exclusions.
Lors de cette XXXVIIème Rencontre, quatre sessions de travail permettront ainsi d’aborder différents questionnements liés à cette thématique :
1) Les métamorphoses du sentiment d’appartenance à un groupe, un collectif.
2) La solidarité : une méthode, une valeur devenue le fondement de la protection sociale collective et individuelle.
3) Quelle reconnaissance de la personne pour assurer la pérennité de la protection sociale solidaire ?
4) La personne, l’intérêt général : quelles prises en compte par les organismes mutualistes, paritaires, coopératifs ?
La première session appelle à s’intéresser aux évolutions de notre société et de nos modes de travail au regard du collectif. Existe-t-il encore un sentiment d’appartenance à un groupe, à une profession, un lien qui pousse toujours à créer et/ou adhérer à une solidarité professionnelle ou géographique ?
La deuxième session permettra ensuite de développer le concept de solidarité, valeur centrale de la protection sociale, mais qui est surtout et avant tout une méthode qui conditionne une forme d’organisation, voire d’obligation. La solidarité appelle en effet à des systèmes qui allient collectif et individuel. Mais y a-t-il opposition ou complémentarité entre ces deux approches ?
La troisième session cherche à questionner sur les adaptions possibles et nécessaires de la protection sociale, de base comme complémentaire, afin que perdure la solidarité de ces systèmes. Qu’entreprendre pour la protection sociale dans sa globalité, dans la santé, dans la retraite en tenant compte davantage de la personne?
Enfin la quatrième session a pour but de s’interroger sur la manière dont les organismes paritaires, mutualistes et les coopératives peuvent travailler ensemble afin de pérenniser au mieux cette solidarité, offrir des services au plus près de chaque personne tout en garantissant l’intérêt de tous.