Des fraises rouges sang

 

L’agriculture est l’un des secteurs professionnels les plus faciles d’accès pour les réfugiés. Mais pour autant, y travailler n’est pas une partie de plaisir. Leur statut de migrants, souvent irréguliers les prive de certains droits fondamentaux.

 

En 2013, l’affaire des fraises ensanglantées de Manolada avait mis en lumière les conditions de travail inhumaines des cueilleurs de fraises grecs.  Après des journées de travail longues, chaudes  et répétitives, sous la pressions des contremaîtres, ces travailleurs devaient se contenter de rentrer dans des abris de fortune sans eau ni électricité. En effet, ces travailleurs construisaient eux-mêmes leurs habitations à partir de matériaux de fabrications de serres, elles ne satisfaisaient donc pas les besoins hygiéniques les plus élémentaires.  On pourrait comparer cela à de la traite d’êtres humains d’autant plus que pendant plusieurs mois, ils n’ont pas reçu de salaires. Là, où l’affaire s’aggravent c’est lorsqu’un groupe de migrants Bangladais a voulu faire valoir ses droits en réclamant son solde. Leurs protestations ont fini dans un bain de sang. 30 d’entre eux ont été gravement blessés par des tirs de la gare armée. Et ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres du sort réservé aux travailleurs migrants.

 

Le 30 Mars 2017, la Cour Européenne des Droits de l’homme a reconnu qu’il s’agissait de traite des êtres humains et de travail forcé. Or les Etats doivent mettre en place des mesures pour la prévention de la traite et la protection des droits des victimes. C’est pourquoi, selon le communiqué de presse du Greffier, la Cour dit que « la Grèce doit verser à chacun des requérants ayant participé à la procédure devant la cour d’assises la somme de 16 000 euros (EUR) et à chacun des autres requérants la somme de 12 000 EUR pour l’ensemble des préjudices subis, ainsi que 4 363,64 EUR conjointement aux requérants pour frais et dépens. ». Tout n’est pas gagné pour autant puisque dans cette affaire, les employeurs s’en sont bien sortis. Seul un garde armé et un des employeurs ont été condamnés à une peine de prison mais celle-ci s’est transformée en sanction pécuniaire… Encore un exemple qui montre que le droit des travailleurs est souvent bafoué quand il s’agit des migrants…