Le patient anglais sauve Calais

Se faire soigner à l’étranger ? Pourquoi pas. Surtout si cela peut éviter de longs mois d’attente.

C’est pour désengorger ses services que le NHS (National Health service britannique) a décidé de faire soigner ses patients en France. Une convention a donc été signée début 2016 pour permettre au Centre Hospitalier de Calais d’accueillir des patients britanniques. Les soins effectués doivent être pris en charge par le NHS.

 

Le partenariat présente également un intérêt pour l’hôpital de Calais qui peine à remplir ses lits. Selon sa porte-parole, il s’agit « de ramener de l’activité : l’objectif est d’accueillir 300 à 400 patients par an à terme, ce qui pourrait générer un million d’euros d’activité supplémentaire par an ».

 

Ce partenariat gagnant-gagnant semble bien trouvé. Le seul inconvénient étant les frais de transports qui restent à la charge du patient.

 

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Mais comment se fait-il que cet hôpital ait tant de mal à remplir ses lits ? Avec la proximité de la jungle de Calais, on ne manque pourtant pas de malades! On y recense des épidémies de gale, des infections, des abcès, etc. qui sont dues aux mauvaises conditions d’hygiène.

 

Il faut bien admettre que l’assistance aux réfugiés est moins lucrative que le tourisme médical.  En effet, ils n’ont souvent pas les moyens de régler leurs soins et encore moins de couverture maladie. Or les 200 millions d’euros d’investissement de la construction de l’hôpital de Calais doivent être rentabilisés.

 

Les réfugiés doivent alors souvent se contenter de la permanence de soin (PASS) qui a été mise en place à leur intention. Ouverte deux à trois heures par jour, elle fait face à un engorgement et ne peut consacrer que quelques minutes à chaque patient.

 

Le directeur général du CHU a beau assurer qu’on ne peut «refuser de soigner un patient sous prétexte qu’il n’a pas de moyens», il parait évident que le traitement ne sera pas le même!