Le sous-emploi, une nouvelle forme de chômage

 

A en croire Eurostat, le taux de chômage n’en finit pas de baisser depuis 2013. Toutefois, malgré la baisse du taux de chômage, la progression des salaires reste très faible. Y aurait-il un hic ?

 

Avoir un emploi ne préserve pas de la pauvreté. La pauvreté au travail  existe et elle concerne en France entre un et deux millions de travailleurs selon l’Observatoire des inégalités (chiffres pour 2013).

 

L’une des causes de cette non-progression des salaires peut être le sous-emploi. C’est pourquoi la Banque Centrale Européenne y consacre un chapitre dans son dernier « Bulletin Economique » publié le 10 Mai. Selon l’OIT, cette expression désigne une situation où le salarié n’atteint pas le « plein emploi », « le sous-emploi se caractérise par une sous-utilisation de la capacité productive de la population employée ».

 

Plusieurs cas de figure sont possibles : individus découragées de chercher un emploi, aidants dans l’impossibilité de reprendre le travail immédiatement, employés à temps partiel souhaitant faire plus d’heures… Ces situations relèvent donc d’une volonté de travailler non satisfaite, d’un vivier de main d’œuvre non utilisé et pourtant cela n’est pas inclus dans les chiffres du chômage. Si on les y ajoutait, cela porterait ce nombre à 18% contre 9,5% de la population active de la zone euro (chiffres actuels pour 2017 selon Eurostats). Des acteurs européens tels que le réseau EAPN (european anti-poverty network) militent pour que les politiques européennes prennent en compte cette réalité.

 

La faiblesse du marché du travail est donc plus importante que ce qu’on veut bien nous montrer. Dans son étude, la Banque Centrale Européenne propose donc d’élargir la définition du taux de chômage. Il faut dire qu’une grande partie des emplois créés ces dernières années sont de mauvaise qualité : emplois temporaires ou requérant une grande flexibilité tels que les emplois gérés par les plateformes collaboratives. Cette précarisation de l’emploi est un sujet suivi par l’Ipse qui cherche des solutions pour en atténuer les effets, n’hésitez pas à participer à nos évènement pour faire connaitre vos bonnes pratiques ou en découvrir de nouvelles !