Les femmes ne sont plus rémunérées depuis le 2 novembre dans l’UE

Le 2 novembre est une date symbolique qui marque le jour de l’année à partir duquel les femmes européennes cessent de percevoir leur salaire, quand les hommes continuent d’être payés jusqu’au 31 décembre. Cet effet d’annonce du Vice-président de la Commission européenne, Franz Timmermans et des commissaires Marianne Thyssen et Věra Jourová a pour but d’interpeller l’ensemble des acteurs quant à l’écart de rémunération qui existe actuellement dans l’Union européenne entre les femmes et les hommes.

 

D’après plusieurs études, le salaire horaire moyen des femmes européennes est inférieur de 16,3% à celui des hommes, et ce pour un même poste. Cela équivaut à 59 jours de travail effectués sans contrepartie financière, chaque année. En France, cet écart s’élève à 15,2%.

Dans un communiqué de presse, le Vice-président de la Commission européenne, Franz Timmermans et les commissaires Marianne Thyssen (Emploi, affaires sociales, compétences et mobilité des travailleurs) et Věra Jourová (Justice, consommateurs et égalité des genres) ont jugé que cette inégalité, déjà « injuste, injustifiée et inacceptable » à court terme, l’était davantage à long terme du fait du phénomène d’accumulation au cours de la carrière professionnelle de la femme. En effet, les écarts successifs de salaire vont directement impacter leurs pensions de retraite. En moyenne, les pensions des femmes sont inférieures de 39% à celles des hommes.

 

Sachant qu’aujourd’hui, 60% des diplômés universitaires dans l’UE sont des femmes, pour quelles raisons ces inégalités perdurent ? Les causes sont multiples. Tout d’abord, les femmes continuent d’accomplir plus de travail non rémunéré que les hommes (responsabilités domestiques, prise en charge d’enfants). En outre, les interruptions de carrière pour raisons familiales sont plus nombreuses chez les femmes. A cela s’ajoute un « plafond de verre » auquel elles seraient confrontées. Il les gênerait dans le déroulement de leur carrière et limiterait leur accès aux postes de décision et à responsabilité, malgré leurs qualifications et leurs réussites.

 

Les commissaires européens dénoncent ces pratiques et rappellent que l’égalité entre femmes et hommes est l’une des valeurs fondamentales de l’Union européenne. Conscients que la réalité est tout autre, ils estiment qu’au rythme actuel, il nous faudrait 70 ans pour combler entièrement l’écart de salaire, donc l’équivalent non pas d’une, mais de deux générations.

Pour accélérer ce processus, la Commission européenne souhaite œuvrer davantage aux côtés des Etats membres, des autorités locales et d’autres acteurs pour les aider dans la mise en place de politiques efficaces de lutte contre les inégalités femmes-hommes en matière de rémunération, et de carrière professionnelle en général.

 

 

 

Infographie : Egalité de salaire ? Il est temps de combler l’écart