Les patronats privés européens veulent sauver l’Europe par la confiance

Simultanément à la tenue du conseil européen de fin juin 2012 (voir Folio 61), BusinessEurope et l’UEAPME ont chacun à leur façon émis des propositions pour « sauver l’Europe ». Des différences existent certes mais la question du retour à la confiance est centrale dans les deux plans d’action présentés.

 

Un « plan de sauvegarde » demandée par BusinessEurope

 

Le plan d’action de BusinessEurope comporte cinq points. Dans un premier temps, il faut sauver l’euro. Un tel sauvetage ne peut que passer par le renforcement de la gouvernance économique, en élargissant le champ d’action du MES afin de recapitaliser les institutions financières, en permettant à la Banque centrale européenne d’être « le prêteur en dernier ressort » et en créant, des euro-obligations.

La seconde étape consiste à améliorer les finances publiques. Suivant les exemples allemand et irlandais, il faut donner la priorité à l’assainissement des budgets nationaux, tout en réformant les marchés de l’emploi (moins de taxes, assouplir les règles de licenciement).

Promouvoir les investissements privés est la troisième mesure d’urgence. Si BusinessEurope se montre en faveur des « project bonds » ou de l’augmentation du capital de la Banque européenne d’investissement (BEI), il se dit toutefois hostile à la mise en place d’une taxe sur les transactions financières, qui « réduirait l’attractivité de l’Union européenne ».

« Libérer le marché unique » ; c’est le slogan pour illustrer le quatrième point. Le potentiel du marché unique n’est pas exploité dans sa totalité. Pour cela, il faut créer un véritable marché unique du numérique, un système cohérent des brevets et faciliter la mobilité des travailleurs au sein de l’Union européenne.

La dernière mesure consiste à stimuler le commerce extérieur de l’Union européenne. Avant tout, il est nécessaire de lancer des négociations commerciales avec les Etats-Unis, qui couvriraient les commerces des biens et des services, les investissements et la protection de la propriété intellectuelle. Des accords similaires et « ambitieux » sont également indispensables avec l’Inde, le Mercosur et le Canada.

 

Pour l’UEAPME, croissance et rigueur vont de pair

 

L’Union européenne de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises (UEAPME) est d’avis que les PME européennes ont besoin du « Pacte de croissance » adopté lors du Conseil européen des 28 et 29 juin. L’organisation souligne que la croissance économique et la consolidation budgétaire constituent « les deux faces de la même médaille ».

La consolidation budgétaire et les réformes structurelles mises en œuvre par les Etats membres ne suffiront pas à ramener l’économie à des niveaux de croissance durable ni à stabiliser les marchés financiers, estime l’UEAPME. Qui prône une action reposant sur quatre piliers : – la mise en œuvre du Pacte budgétaire signé à 25 Etats membres, dont le premier objectif devrait être de restaurer la confiance des marchés en réduisant « le fardeau budgétaire créé par les rendements élevés des dettes publiques » ; – la poursuite des réformes structurelles, en tant que condition préalable à la consolidation budgétaire ; – l’adoption de mesures soutenant la croissance s’avèrent cruciales ; – la mise en place d’une structure de gouvernement fiable afin de veiller à la mise en œuvre de trois piliers.