Mais que se passe t’il en Italie ? Bref rappel des évènements

 

 

Le 4 Mars 2018, ont eu lieu les élections législatives italiennes qui ont donné pour vainqueur le Mouvement 5 Etoiles.

 

Parti Proportions de voix
Mouvement 5 étoiles (M5S) 32 %
Coalition centre droite : Forza Italia, la Ligue, de Matteo Salvini (extrême droite), Fratelli d’Italia (« Frères d’Italie »), 37 % dont 17% pour la Ligue
Coalition centre-gauche 23%

 

On note dans ces résultats, une désaffection pour les partis traditionnels et un repli vers les partis anti-système et anti-Europe. En effet, la ligue (17% aux élections) et le mouvement 5 Etoiles (32%) sont des formations autocratiques fondées sur l’autorité directe et reposant sur un soutien populaire important . Toutefois, aucun d’entre eux n’obtient 40%, le score nécessaire pour remporter la majorité au Parlement italien

 

Différents scénarios ont alors été envisagés pour la constitution d’un gouvernement, ce qui a donné lieu à 3 mois de tractations. Ce dilemme a même permis d’envisager l’organisation de nouvelles élections. Des « négociations de la dernière chance » ont abouti à l’alliance des deux partis antisystèmes qui poursuivent des objectifs différents.

 

 

Le mouvement 5 Etoiles a été fondé en 2009 par Beppe Grillo, appelé alors le « Coluche Italien ». Il se caractérise par la dénonciation des classes politiques et de la finance auxquelles il préfère la démocratie directe en ligne et la lutte contre le précariat. Il prône également une écologie radicale d’où est issu son nom. Etant ni de droite, ni de gauche, sa position se veut étonnamment neutre concernant l’immigration.

Quant à la Ligue, il s’agit d’un parti politique italien initialement régionaliste et fédéraliste, souvent décrit comme populiste, d’extrême droite, eurosceptique, voire xénophobe.

 

Il a fallu ensuite départager le chef politique du mouvement 5 Etoiles Luigi Di Maio, et Matteo Salvini, leader de la Ligue au poste de chef du gouvernement. Fin Mai 2018, Guiseppe Conte, professeur de droit inconnu du monde politique, a finalement été désigné par les deux partis avant d’être nommé par le Président Sergio Matarella et soumis à un « contrat de gouvernement ». Ce contrat, fruits de dix jours de négociation et dévoilé mi-Mai, s’oppose fermement à l’austérité et aux « diktats » de Bruxelles, et mise sur une politique de croissance économique pour réduire la dette publique italienne. Luigi Di Maio, et Matteo Salvini, quant à eux, sont désormais vice-Premiers ministres, respectivement chargés du Développement économique et du Travail, et de l’Intérieur.

 

Le programme ainsi obtenu est assez hétéroclite et mêle revenu d’insertion, allègement de l’impôt pour les plus riches ou encore abaissement de l’âge de la retraite. La nomination du ministre de l’Economie et des Finances a été particulièrement délicat, l’économiste Paolo Savona, anti-euro était pressenti mais il a été bloqué par le Président de la République Sergio Mattarella comme étant trop anti-européen.  C’est finalement, dans une nouvelle proposition du Président du Conseil, Giuseppe Conte, Giovanni Tria, favorable au maintien de l’Italie dans la zone euro qui a été désigné pour ce poste. Malgré tout, les marchés financiers sont sceptiques car les investisseurs jugent le programme néfaste pour les comptes publics italiens entre les baisses fiscales et les dépenses promises, en particulier un revenu minimum.