Nouveau gouvernement : les partenaires sociaux restent prudents

 

Les annonces faites par le nouveau gouvernement italien issu de leur « contrat de gouvernement » semblent assez contradictoires. Mais qu’en pensent les partenaires sociaux ?

 

Les réactions des partenaires sociaux italiens sont pour le moment assez peu visibles. Dans un communiqué de presse, l’UIl (union italienne du travail, un des principaux syndicats représentant les travailleurs) reconnait qu’elle apprécie certaines idées annoncées par le nouveau gouvernement telle que la référence au dialogue social et au pacte social. Pour elle, la charge fiscale doit être allégée, ce qui est en accord avec la politique à venir du gouvernement. Ils partagent également l‘ambition de mettre fin à l’austérité et de se focaliser sur la croissance. Toutefois, plusieurs syndicats de travailleurs considèrent qu’une des priorités devrait être d’investir dans les infrastructures afin de combler le fossé entre le nord et le Sud de l’Italie alors que le nouveau gouvernement n’est pas de cet avis.  De toute façon, l’UIL annonce qu’elle jugera le nouveau gouvernement uniquement sur les actes et non sur les promesses.

 

De même, la CGIL (la Confédération générale italienne du travail) attend de voir comment le nouveau gouvernement va trouver les fonds nécessaires pour mettre en œuvre ses promesses et à la sortie d’une rencontre le 7 juin avec le Président du Parlement, la Secrétaire Général de la CGIL, Susanna Camusso a déclaré que le thème du travail n’apparaissait pas central pour le nouveau gouvernement. Cette rencontre fait partie des réunions demandées par la CGIL aux présidents des chambres et des groupes parlementaires pour solliciter l’examen de la proposition de loi de l’initiative populaire, la « Charte des droits universels du travail », qui a rassemblé 1,2 Des millions de signatures.

 

Pour la CISL, la Secrétaire Générale Annamaria Furlan, le Pacte social pour la croissance, le développement et l’emploi relancé par le nouveau Président du Conseil est une initiative que la CISL demande depuis plus de trois ans Pour Furlan , qui a une approcha plus positive, « en ce qui nous concerne, nous sommes prêts à contribuer et à confirmer notre volonté d’une confrontation constructive avec le nouveau gouvernement pour remettre le pays en mouvement, pour un développement équilibré qui valorise les opportunités de la numérisation et de l’économie de partage, de construire un système de production plus innovant, compétitif, respectueux de l’environnement et humain. »

Prudence également de la part des employeurs.

 

Pour Vicenzo Boccia, Président de la Confindustria,  « maintenant que la Ligue et M5s sont dans le gouvernement: nous avons besoin de choix cohérents»…et il est encore trop tôt «pour juger de l’action du nouveau gouvernement». La Confindustria reste sur la référence du « Pacte d’entreprise signé avec CGIL, CISL et UIL et qui met une priorité à la centralité du travail et de la jeunesse de notre pays » et sur la «dotation en infrastructures qui devrait être à la hauteur du deuxième pays industrialisé de l’Europe».