Sommet social à Göteborg : pas un aboutissement…une relance de l’Europe sociale

A chacun de jouer sa partition !!

Le socle des droits sociaux a été accepté et proclamé à l’unanimité ce vendredi 17 novembre à Göteborg en Suède lors  du « Sommet social pour des emplois et une croissance équitable ».

 

C’est un résultat qu’il faut saluer et appréhender positivement, dans la période où les divergences entre États membres de l’Union sont fortes, où les avancées sont timides. S’il ne faut pas rosir le tableau, il ne convient pas non plus de le noircir.

 

Un compromis unanime a été construit, qu’il soit une bonne référence pour d’autres à venir que ce soit sur les valeurs de l’Union trop souvent non respectées par certains États membres, sur l’Europe des citoyens, sur l’accueil des populations réfugiées…

 

Göteborg est un évènement majeur pour qui pense qu’il faille remettre les dimensions sociales de l’Union européenne au cœur des stratégies économiques, monétaires et financières

 

La méthode Delors :

 

C’est un acquis de la « méthode Delors » des années 1989 actualisée pour 2017/18

 

Une proclamation des droits sociaux, c’est bien, mettre en pratique son contenu c’est encore mieux ! C’est le challenge qui devra se mettre en œuvre rapidement pour passer de la proclamation, à l’action et aux réalisations

 

Ce socle est constitué de trois chapitres :

 

Égalité des chances et accès au marché du travail,

 

Conditions de travail équitables

 

Protection et inclusions sociales

 

Le socle de droits sociaux détaillant 20 principes, suivant le thème de chacun des chapitres. Il inclut de nouveaux droits liés à de nouveaux développements technologiques et sociaux, comme les droits à une protection sociale adaptée pour tous, quel que soit le type et la durée des relations de travail.

 

C’est un formidable support complémentaire pour aller plus loin vers un des objectifs inscrits dans le traité de Rome, construire l’Europe « dans le progrès » pour tous. Chiche !!

 

D’ici à la fin mai 2019, échéance pour élire un nouveau Parlement européen, c’est l’occasion d’accélérer les mouvements pour aboutir à réunir les conditions permettant de poursuivre la construction d’une Europe à dimension humaine, sociale, démocratique répondant aux besoins des populations.

 

Des principes aux réalisations :

 

Il nous faut maintenant passer de la théorie aux pratiques, par exemple, la Commission européenne  qui est la force de propositions aux regards des traités, a présenté plusieurs initiatives législatives ou non, portant sur les équilibres entre vie professionnelle et vie privée, à propos de l’information des travailleurs, le temps et les conditions de travail, la protection sociale…

 

Des cadres devraient être fixés pour concrétiser ces nouvelles orientations.

Les acteurs sociaux ont soulignés « qu’ils devraient être consultés sur toutes les politiques européennes qui affectent directement ou indirectement l’emploi » : politique industrielle, transition écologique, commerce, transformation numérique, marché du travail, développement des compétences…»

 

Allez vers un « triple A social » comme l’exprime souvent le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, confirmerait hautement que la protection des droits sociaux des citoyens, les créations d’emplois de qualité ou encore la valorisation du capital humain sont  des priorités horizontales, c’est-à-dire devant être prises en considération dans l’ensemble des propositions ou décisions permettant de représenter des avancées significatives au regard de l’Histoire sociale de l’Union européenne.

 

Les acteurs sociaux étaient présents à Göteborg à égalité avec les représentants de la Commission européenne, du Parlement européen et du Conseil européen

 

Cet ensemble de nouveaux acquis, résulte de l’action, de la ténacité et de la volonté des acteurs sociaux européens. Il vient en appui à la charte des droits fondamentaux, proclamée en décembre 1989 lors du Conseil européen de Strasbourg et dont le contenu a été reconnu par le traité de Lisbonne en…2007

 

Espérons et agissons pour que ce sommet social européen de Göteborg ait des suites concrètes pour «amorcer un virage vers un monde meilleur» comme le déclare Luca Visentini le Secrétaire général de la Confédération Européenne des Syndicats – CES –

 

Jean-Pierre Bobichon – Administrateur de l’Ipse – Membre fondateur